Le film de Anne Poiret, Mossoul après la guerre, diffusé sur Arte le 2 juillet à 22h40.

Le 10 Juillet 2017, après 9 mois de combats, Mossoul, la deuxième ville d'Irak, était libérée de Daech. La plus importante bataille urbaine depuis la Seconde Guerre Mondiale a permis d'arracher à l'Etat Islamique cette cité de 2 millions d'habitants où symboliquement le Califat avait été proclamé. Elle l'a laissé exsangue.

Et maintenant ? Qui relèvera Mossoul ? Qui rebâtira sa rive ouest martyrisée par les combats, Qui reconstituera le patrimoine pulvérisé par Daech? Qui assurera la sécurité ?

 

Pendant un an, Anne Poiret a suivi les efforts des Irakiens pour reconstruire leur ville. A travers des personnages clés, la réalisatrice a documenté les difficultés auxquelles se heurte la population, le laxisme de l’administration irakienne et plus largement les hésitations de la communauté internationale.

 

 

Autour de « ground zero », le quartier d’Al-Midan, le cœur sunnite de la ville réduit en cendre par les dernières batailles, se tissent les fils du récit : les démêlées du docteur Khyatt – un chirurgien, notable de Mossoul, choisi par le gouvernement irakien pour être l’interlocuteur de confiance de la communauté internationale – avec le gouverneur de la ville, soupçonné de corruption. Mais aussi le destin d'habitants qui ont tout perdu. Certains cherchent inlassablement leur disparus -ils sont des milliers- d'autres songent à partir ou nourrissent un sentiment de vengeance. D’autres encore rêvent secrètement d’un retour de l’Etat islamique. Nouveaux fantômes de la ville, les familles des militants de « Daech » se terrent désormais, traquées sans relâche par les milices chiites installées en ville.

A Mossoul, la géopolitique est un livre ouvert où se joue l'avenir de l'Irak et de toute la région.

 

A Mossoul se joue également notre avenir à tous. Les défaillances de la communauté internationale, celles de l’Etat irakien, la corruption qui revient massivement, l'insécurité qui refait petit à petit son apparition…Tout oeuvre pour que les conditions d'apparition de l'Etat Islamique se remettent en place. Si Daech devait renaître sur les cendres de cette reconstruction avortée, qui sait jusqu'où le Califat étendrait ses tentacules ?