C’est une formidable nouvelle. Mais, entre joie et amertume. Le Prix Nobel de la Paix est attribué à l’iranienne Narges Mohammadi, journaliste, et militante pour les droits des femmes et les droits humains. Un combat qui lui vaut d’être actuellement en détention, condamnée à une longue peine. Une de plus, après de nombreux allers-retours dans les geôles du régime des mollahs. Le Prix Albert Londres salue avec admiration le courage et le couronnement d’un tel engagement pour la « Femme, la Vie, la Liberté ».

C’est donc la troisième journaliste à recevoir cette distinction. En 2021, le russe Dmitri Muratov, ancien rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, a lui aussi reçu ce Prix en vertu de sa lutte pour la liberté de la presse face à la propagande du kremlin. De même que la philippine Maria Ressa pour ses enquêtes avec sa plateforme de journalisme d’investigation, Rappler.

Voir ainsi salués des professionnels de l’information, montre la période que nous vivons. L’actualité s’est embrasée. Et les enjeux pour un travail de vérité sont considérables, voire déterminants. Invasion de l’Ukraine, conflit du Haut-Karabagh, crises multiples en Afrique, main de fer des talibans en Afghanistan, jusqu’à l’attaque massive du Hamas contre Israël… Toutes ces tragédies s’accompagnent de guerre de l’information.

Face à la perte de confiance que nous vivons, établir les faits est plus que jamais nécessaire, et le journalisme plus que jamais indispensable.