L »édito de Julie Bertuccelli, présidente de la Scam



« Merci et vive la Scam ! »

Quelle émotion de vivre les derniers mois de présidence de la Scam, après huit ans au sein du conseil d’administration ! Cette belle maison tant aimée m’aura beaucoup apporté, satisfaction et liberté. J’ai essayé de partager, avec énergie et enthousiasme, mon ambition de mieux servir nos causes et nos répertoires. Et pointent déjà mélancolie mais aussi « soulagement » de retrouver temps et sérénité pour continuer à faire mes films…
Je remercie du fond du cœur toute l’équipe de la Scam, qui a toujours donné le meilleur d’elle-même, notre cher directeur général Hervé Rony, ainsi que les différents conseils d’administration et les commissions que j’ai connus, composés d’artistes engagé·e·s et actif·ve·s. Ils ont été à mes côtés et m’ont fait confiance pour faire avancer projets et combats, pour que la Scam reste force de proposition politique et culturelle, et soutien indispensable aux 44 000 auteur·rice·s. Ainsi qu’aux festivals et à toutes les institutions qui accompagnent l’émergence, la production, la création et la diffusion des œuvres documentaires, radiophoniques, photographiques, littéraires, journalistiques, et expérimentales. Et merci aussi à celles et ceux qui ne m’ont pas aidée car les embûches et les doutes me rendent plus combative et font grandir !

Je n’aime pas les bilans, mais après ces quatre ans de présidence, je suis heureuse et fière d’avoir apporté ma pierre à ce bel édifice de l’avenue Vélasquez :

  • lancer un grand chantier d’harmonisation de nos aides culturelles ;
  • demander un traitement plus rapide des bourses Brouillon d’un rêve ;
  • installer le festival des Étoiles du documentaire sur tout un week-end au Forum des images ;
  • inciter la création de nouveaux prix comme le Prix Marguerite Yourcenar, celui du récit dessiné et le Prix Christophe de Ponfilly ;
  • créer L’Œil d’Or du meilleur documentaire au festival de Cannes, qui a permis d’élargir le rayonnement de la Scam dans le temple mondial du Cinéma ;
  • ouvrir la Scam à l’international, comme à l’Idfa à Amsterdam ;
  • initier la Cinémathèque du documentaire, avec sa vitrine parisienne et quotidienne à la BPI au Centre Pompidou (1re année réussie avec plus de 14 000 entrées) et son réseau régional à travers 40 lieux, après avoir mis en avant le documentaire au Forum des images avec 100 % doc ;
  • ajuster le barème de classement des œuvres avec la nouvelle catégorie « Série documentaire » et d’autres réflexions en cours, dans un souci d’équité et de cohérence ;
  • faire aboutir la charte des bons usages avec les producteurs avec l’ambition de l’étendre aux diffuseurs ;
  • animer une plateforme de réflexion pour valoriser le cinéma documentaire dans les aides du CNC ;
  • renforcer l’aide sociale et accompagner les réformes de l’Agessa et de notre pension ;
  • militer auprès du Gouvernement pour un fonds des nouvelles écritures sonores initié par la commission des œuvres sonores ;
  • accompagner la transformation du Fipa en Fipadoc pour en faire un rendez-vous incontournable du documentaire ;
  • sauver la cinémathèque pour enfants Robert Lynen dont les travaux de rénovation ont enfin été lancés par la Mairie de Paris ;
  • renforcer le soutien aux jeunes créateurs et créatrices et tisser des liens avec les écoles et formations, ainsi qu’avec les vidéastes œuvrant notamment sur YouTube ;
  • exiger la parité homme/femme dans tous nos comités de sélection, jurys, commissions, et ceux des institutions que la Scam soutient,
  • féminiser le vocabulaire dans les documents et communications pour que les femmes apparaissent à l’égal des hommes ;
  • et bien sûr travailler au quotidien avec les équipes de la maison sur l’action culturelle, la communication, les choix budgétaires et juridiques, le classement des œuvres et la rémunération aux ayants droit, le lobbying européen de défense du droit d’auteur, les concertations avec le ministère de la Culture, nos grands combats politiques comme l’augmentation de la redevance, les négociations avec les autres sociétés d’auteurs et nos partenaires institutionnels, etc.

Je souhaite à la Scam, une longue et belle vie, combative, inventive et libre, au service de la création en espérant que grandissent toujours plus les fruits des graines que j’ai plantées, comme l’ont fait mes précieux prédécesseurs, Jean-Xavier de Lestrade et Anne Georget, et les fondateurs de la maison.

Je m’en vais mais serai toujours à vos côtés. Vive la Scam !


Au sommaire

Portrait – les femmes sont-elles solubles dans le Web ? – p°4

Archive Valley propulse le passé vers le futur – p°8

Comment filmer l'Histoire ? – p°10

Tribune libre de Kadri Gürsel – p°12

Ma vie de photographe, par Alain Tendero  – p°18

Fipadoc, du local au global – p°20

Enquête Journaliste : auteur ou fournisseur de contenu ? – p°22

Plaidoyer pour un fonds de nouvelles écritures sonores – p°25

Hommage à Andrew Orr – p°26

La réforme du régime social – p°28

Devenir, être, rester photographe – p°30