Dans la tragédie qui se joue actuellement au Proche-Orient, rattrapée par un télescopage d’émotions et d’opinions contradictoires, les journalistes paient un lourd tribut.

Depuis trois semaines de guerre entre l’organisation palestinienne Hamas et Israël, les professionnels des médias sont privés d’accès à la bande de Gaza et un nombre sans précédent de confrères ont perdu la vie.

Selon l’ONG américaine Committee to Protect Journalists, à la date du 28 octobre, 29 reporters avaient déjà péri dans ce conflit : 4 Israéliens ont été tués dans l’attaque lancée le 7 octobre, par le Hamas, qui a déclenché la guerre ; 24 Palestiniens sont morts sous les bombardements israéliens sur la bande de Gaza qui ont suivi et se poursuivent à ce jour ; et 1 Libanais a trouvé la mort sur la frontière israélo-libanaise, dans une frappe en provenance d’Israël.

Plusieurs de ces journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier. Parmi eux, figurent le photographe israélien Roee Idan, qui a filmé les débuts de l’attaque du Hamas ; le reporter palestinien Ibrahim Lafi, qui couvrait l’attaque du terminal d’Erez, point de passage entre Gaza et Israël, et qui portait un gilet parre-balles floqué « presse » ; trois autres reporters gazaouis, Saaed Al-Taweel, Mohamed Sobh et Hisham Alnwajha, qui couvraient l’évacuation d’un immeuble à Gaza et portaient aussi une tenue les identifiant comme journaliste ; et le vidéaste libanais Issam Abdallah, vêtu également d’un gilet presse, qui filmait les échanges de tirs de part et d’autre de la frontière entre Israël et le pays du cèdre.

Où qu’ils ou elles se trouvent, quand on tue celui ou celle qui concourt à informer, c’est une part de vérité que l’on supprime. Une guerre sans témoins est toujours une promesse d’atrocités cachées.

La sécurité et l’accès à la vérité sont des droits fondamentaux et inconditionnels pour pouvoir informer en toute objectivité.