La Scam publie une grande enquête sur le documentaire en régions. Une étude menée par Emmanuelle Miquet à partir des chiffres de l’agence Ciclic Centre-Val de Loire.

Dans le contexte des élections régionales, la Scam publie une grande enquête sur le documentaire en régions. L’agence Ciclic Centre-Val de Loire avait publié les chiffres des aides régionales à l’audiovisuel, la Scam a approfondi le sillon sur le documentaire en donnant la parole à des auteurs‑autrices et réalisateurs‑réalisatrices qui vivent et travaillent dans ces territoires.

 

37 % des auteurs et autrices audiovisuelles de la Scam habitent en régions… comme Brigitte Chevet qui revendique son choix : « L’enjeu de la décentralisation est de pouvoir proposer une pluralité des regards. Un regard qui ne soit pas Jacobin et qui ne trouve pas exotique d’être dans une cour de ferme ».

Les collectivités régionales sont devenues un maillon essentiel du financement documentaire car le genre représente un enjeu fort, celui d’affirmer les cultures régionales. Les fonds d’aide se professionnalisent, les COM se multiplient, les associations se fédèrent même si le documentaire génère parfois des tensions politiques comme le dit Yves Jeuland « il est très difficile d’avoir des aides quand on touche à des sujets politiques ».

Les auteurs et autrices ne sont pas sur le même pied d’égalité selon les régions, avec une extrême disparité des aides : le classement 2020 par montant alloué au documentaire audiovisuel, 1. Ile de France (2,1 M€) / 2. Hauts de France (1,8 M€) / 3. Corse (1,4 M€) / 4. Grand Est (1,2 M€) / 5. Bretagne (1,1 M€), est à relativiser avec le classement par montant et par habitants : 1. Corse (3,32 €) / 2. Guyane (0,68 €) / 3. Martinique (0,51 €) / 4. Réunion (0,42 €) / 5. Bretagne (0,33 €).

Avec 14,6 millions d’aides régionales, le documentaire représente 33 % des aides à l’audiovisuel en valeur et 55 % en volume. 85 % des aides sont fléchées sur la production et seulement 5 % sur l’aide à l’écriture, confirmant ce ressenti de Jean-Raymond Garcia : « les auteurs sont les impensés des politiques territoriales ». La région Pays de la Loire ne propose même aucune aide à l’écriture.


Le soutien moyen de ces aides à l’écriture documentaire
est stable (4413 €) comme le soutien moyen au développement (8053 €) … ce qui fait dire à la réalisatrice Marie Mandy : « En région, on peut faire des films moins formatés mais il y a malheureusement peu d’argent. Il y a une forme de liberté mais on la paye cher ».

Les COM
(contrats d’objectifs et de moyens) signés entre les régions et les diffuseurs régionaux se révèlent primordiaux. Onze COM signés en 2020 soit cinq de plus qu’en 2019, « Ces COM offrent la possibilité à de jeunes auteurs de se lancer » souligne la réalisatrice Caroline Béhague même si, pour le réalisateur Jean-Christophe Victor : « on espère qu’un jour les auteurs-réalisateurs pourront être conviés pour discuter les COM ».
Avec cette nouvelle étude, la Scam entend mobiliser les nouveaux exécutifs régionaux pour développer les dispositifs existants. La Scam propose un état des lieux avec sa 4e rencontre « Territoires et création » le 7 octobre prochain en présence des protagonistes de cette étude.


contact presse

Scam – Astrid Lockhart – 06 73 84 98 27 – astrid.lockhart@scam.fr

Télécharger l’étude complète – pdf